Cent 15 Architecture, un savoir-faire au service du plus grand nombre
Il y a toute sorte d’ambition d’architecte, par exemple celle du discret Pierre-Louis Faloci, Grand Prix national d’architecture, ou celle de l’exubérant Jean Nouvel, Prix Pritzker, chez lesquels Maxime Scheer, diplômé de Paris-Belleville en 2009, a trouvé sa vocation : faire de l’architecture pour les gens, pour le plus grand nombre de gens.
L’architecte fonde Cent 15 Architecture dès 2011 et réalise d’emblée un premier chantier d’envergure : la rénovation du théâtre du Trianon à Paris (XVIIIe). Si l’homme de l’art fait un atout de sa fraîcheur, afin d’affûter ses savoir-faire, l’agence Cent 15 Architecture s’emploie patiemment, pendant la décade qui suit, à explorer toutes les typologies de projet à Paris, en banlieue, en province, à maîtriser les contraintes inhérentes à chaque édifice et à trouver des solutions pertinentes quels que soient les contextes des ouvrages à construire ou leurs budgets.
Si l’agence Cent 15 Architecture sait gérer de grosses équipes, dans toutes les langues de Babel, c’est par choix qu’elle n’empile pas les projets car son architecture tire sa force de sa recherche de perfection, de sa volonté presque maniaque que le bâtiment livré soit l’image du futur projet et du futur tout court.
Les préoccupations de Cent 15 Architecture ont trait à la durabilité en architecture avec l’utilisation de matériaux organiques, naturels et biosourcés. En témoigne le projet du restaurant Tekès avec la mise en œuvre d’une dalle de terre de 10 cm d’épaisseur pour le sol du restaurant, un enduit terre sur l’ensemble des murs et du plafond, du pisé pour la banque d’accueil et les bases des comptoirs et des banquettes.
Il s’agit aussi pour l’agence de mettre en œuvre des principes climatiques les plus naturels possible au sein de l’habitat. Ainsi, le projet 9ème Avenue est la mise en œuvre d’une maison à ossature bois, avec une isolation paille, un enduit intérieur en terre (venant en partie de la terre du terrain), et un chauffage généré par la biomasse (bois de chauffe récupéré de l’abattage de certains arbres).
En réhabilitation, l’objectif est de conserver au maximum l’existant, réemployer ce qui peut être utile sur place et éviter ainsi la mise en œuvre d’une abondance de nouveaux éléments, d’où l’un des principes de l’agence de détournement de certains matériaux (souvent bons marchés). Le projet Opéra par exemple est conçu avec l’utilisation d’isolation filmé aluminium pour les façades des « call boxes » tandis que le projet Papier Tigre s’appuie sur l’utilisation d’une tôle ondulée fibrée recyclée comme principe de coffrage du moteur de climatisation. Chaque matériau a sa propre noblesse selon la façon dont il est mis en œuvre et présenté.
La démarche de l’agence est finalement de ramener les enjeux de l’architecture à leurs fonctions propres, la fonction parfaitement maîtrisée créant l’esthétique originale d’un projet toujours unique.
Lauréat du prix des Maisons d’Architectures À Vivre 2023
