C’est l’histoire d’une maison en pierre de meulière construite à Suresnes en 1955.
Les nouveaux propriétaires, une famille avec deux enfants, souhaitent surélever la maison d’un étage.
Les maisons en pierre de meulière sont protégées.
Pour ce projet les architectes des bâtiments de France ont demandé de conserver la meulière en façade et de surélever avec ce même matériau. On obtient alors une maison contemporaine en pierre de meulière, traces du passé en réponse aux besoins du présent.
Le nouveau programme se décline ainsi : 1 séjour, 1 salle à manger, 1 cuisine, 1 buanderie, 1 garage, 4 chambres dont 3 avec mezzanines, 3 salles de bain et 2 toilettes séparés.
Les cinq niveaux à distribuer présentent des hauteurs sous plafond différentes et gravitent autour de l’escalier principal. Certains espaces sont très ouverts, d’autres plus fermés, ce qui entraine un jeu de vues subtiles tout au long du parcours.
Le séjour au rez-de-chaussée en double hauteur communique avec la salle à manger située au premier étage pour donner un espace traversant sud/nord. Une très grande baie ouvre généreusement la façade nord sur le jardin. La cuisine discrète située au premier étage communique avec le séjour par le biais d’une grande fenêtre positionnée dans la double hauteur.
Au deuxième étage les trois chambres bénéficient de grandes mezzanines permettant un espace nuit plus intime.
Pour souligner la réhabilitation de cette maison et donner une lecture contemporaine des façades en pierre de meulière, certains détails ont été étudiés. Une nouvelle toiture en zinc remplace l’ancienne toiture en tuile mécanique rouge et les gouttières ont été remplacées par des cheneaux encastrés. Certains linteaux en béton de l’ancienne façade ont été conservés comme vestige dans la façade. Pour souligner la création des nouvelles ouvertures de l’étage réhaussé, leurs linteaux ont été recouverts de meulière pour donner une lecture plus claire. Les tableaux des nouvelles ouvertures ont été enduits pour dissimuler la meulière depuis les espaces intérieurs de la maison. Les menuiseries extérieures sont réalisées en aluminium anodisé naturel.
La maison est conforme à la réglementation RT 2012. Tous les matériaux proviennent d’Ile de France. Seules les poutres en bois lamellée collée ont été acheminées depuis une usine du sud de l’Allemagne proche de la frontière alsacienne.
A l’origine situé sur un seul niveau, cet appartement parisien s’est agrandi au fil des années. Très segmenté avant sa réhabilitation, l’appartement peut à présent se moduler suivant les configurations souhaitées par la famille. Le parti pris fut de donner la possibilité d’ouvrir et relier les pièces de vie entre elles, comme la cuisine, la salle à manger, l’entrée et le salon. Les deux grandes portes permettent ainsi, en fonction de leurs positions, d’offrir un degré d’intimité différent entre ces espaces.
Le choix omniprésent de la couleur blanche permet d’agrandir considérablement ces espaces qui se voyaient confrontés à une faible hauteur sous plafond. Le blanc recouvre entièrement l’appartement, les fonctions des espaces ne se distinguent plus.
Comme seul vestige de l’ancien appartement, les deux grands fers noirs s’imposent au milieu de l’Espace.
Une surélévation parisienne
Le projet concerne la réhabilitation de l’ensemble d’un appartement parisien et son extension sur une partie d’une terrasse existante. L’objectif de cette extension est de créer à l’intérieur du logement une chambre supplémentaire et sa salle de bain, un WC commun et un espace de distribution pour chaque pièce en évitant ainsi des pièces commandées. Nous pourrions alors accéder à la chambre du fond sans traverser la première chambre.
L’idée du projet architectural est de reprendre les mêmes lignes directrices que le bâtiment principal en conservant l’orthogonalité du plan. On oublie ainsi la façade en biais qui ne mettait pas en valeur l’unité de l’existant. Il ne reste qu’en partie supérieure l’acrotère toujours en biais mais moins visible depuis la rue grâce à l’avancée de la nouvelle façade sur la terrasse. L’extension vient ainsi se greffer à la base de l’acrotère.
Grâce à la reprise des lignes directrices du bâtiment principal et du garage dans le dessin du plan de l’extension, la terrasse retrouve un espace plus facilement exploitable.
On ne distingue plus l’auvent en saillie qui a été déposé mais deux nouveaux volumes majoritairement vitrées. La façade s’ouvre généreusement sur la terrasse. Un petit volume vient s’ajouter discrètement, proche du volume de l’ascenseur actuel. Il est relié à l’ensemble de l’extension par la toiture et le socle, continuité du sol intérieur. Point de transition entre le bâtiment principal et l’extension, le langage de la façade de ce petit volume est différent. C’est une façade aveugle, discrète qui cache les nouveaux WC.
L’aspect extérieur de l’existant ne présentant aucune qualité architecturale particulière, nous avons fait le choix d’envelopper les volumes de la nouvelle façade par du zinc afin de s’intégrer parfaitement à la typologie très parisienne de la parcelle. Posée sur une partie de la dalle peu épaisse de la terrasse, une structure légère et rapide à monter en bois a retenu notre attention.
Nous avons longuement cherché et finalement trouvé une entreprise Jurassienne spécialisée dans la construction de maisons passives en bois.
Afin de ne pas déranger l’architecture très parisienne de la Villa Ballu, les façades ont été travaillées dans la verticalité rappelant les façades d’ateliers encore très présentes dans l’environnement proche du bâtiment. Par rapport à l’austérité de la façade existante, le rythme de la nouvelle façade s’associe mieux au langage du bâtiment principal que l’on conserve à l’identique. La nouvelle façade propose un discours architectural simple en ajoutant une touche de modernité dans la mise en œuvre de l’enveloppe de zinc qui est toiture mais aussi socle et murs de refend de l’extension.
Pour gérer l’intimité et la quantité de la lumière naturelle, un système de rideaux intérieurs est prévu à cet effet.
Nous avons conservé un seul mur porteur afin de diviser en deux parties distinctes les espaces de jour des espaces de nuit, contrainte importante que nous devions respecter. L’ensemble des cloisons a été déposé afin de penser à nouveau les espaces par leur fonction et non pas par leur périmètre. Nous avons ainsi réalisé des volumes intégrant des fonctions de rangement pour délimiter certains espaces. Des rangements entre la salle de bain et la chambre, des penderies entre la chambre et l’espace de circulation ou encore une bibliothèque entre la cuisine et le bureau.
Nous avons souhaité mettre en valeur la simplicité des volumes blanc en faisant ressortir la beauté du bois, parfois parquet, parfois pan de bois, mis en œuvre à la fin du 19ème siècle.